Olivier UBANELL
Guitariste, chanteur, auteur, compositeur , écrivain.
Mon Parcours
COMMENT J’AI COMMENCE A ECRIRE…
Un beau jour de l'été, 1997 je crois, après un concert de jazz New Orleans avec un groupe de la région d'Orléans justement, à la FNAC locale, je bus un verre avec les copains musiciens à la terrasse de la Chancellerie, un bar connu de la ville. Les vacances commençaient à dérouler leur tapis rouge onctueux, tempo swing ballade, et l'on vint à évoquer ce que chacun allait faire de cette belle moquette toujours trop courte. Le tromboniste, géologue retraité plantigrade casanier et un peu bourru, s'exprima en ces mots :
" – Et bien cet été je fais un atelier d'écriture en Ardèche. "
Bouches en " O ", airs décontenancés sur les faces.
Il lui fut demandé quelques détails comme vous pouvez l'imaginer, outre les " mais, écriture, dans quel sens ? des romans ? on raconte sa vie ? ". Détails qu'il donna :
" – L’animateur nous donne des consignes
plus ou moins précises, sur un thème comme " l’enfance ", " le train ", "
une conversation dans un train ", " le voyage ", etc., la liste peut-être
quasi infinie, sur des mots imposés, qu’on imagine, qu’on tire dans le dictionnaire
ou dans son imagination, des phrases que l’on tire d’œuvres déjà existantes
et qui servent d’amorces à de nouveaux récits, … et c’est parti. On écrit
en tenant compte des consignes ou plus exactement de ce que l’on en a compris
ou croit avoir compris.
– Mais ce n’est pas contraignant, contraire à la liberté cette idée
de consignes ?
– Oh oui, ça fait un peu militaire, fit un autre.
– Non, répondit mon futur ami retraité d’un ton ferme, la contrainte
est l’ombre de la liberté. Si t’es en plein champ, libre comme l’air, et
que tu n’as aucune signalisation, aucune balise, aussi ténue fût-elle, aucun
conseil pour te diriger, t’en fais quoi de ta liberté ? "
La tablée fut prise de court et n’eut rien à rajouter à ce qui pour moi, était d’une évidence lumineuse.
L’été s’annonçait brillant, je m’inscrivis illico à cet atelier : ce plaisir inouï d’entrer dans l’espace mental des autres stagiaires de manière si rapidement intime, lire sa production devant autrui, d’une voix à peine audible au début, puis de plus en plus dénuée de complexes, souple et ferme à la fois, suintant d’une jubilation légitime au constat que l’on provoque une réaction, une émotion, un écho dans l’imaginaire si différent de chacun d’entre nous, quelles que fussent ces réactions, ces émotions, ces échos. Depuis je n’ai jamais cessé d’écrire et d’y prendre plaisir : le premier plaisir est dans le " faire ".
Avec le recul du temps, en relisant mes textes de nouvelles, je me suis posé la question : " quels auteurs m’ont " peut-être " influencé ; c’est un " peut-être " humble qui se dessine ici, du moins l’espéré-je.
Mon cursus d’études littéraires anglo-saxonnes m’a évidemment porté vers les grands faiseurs de " short stories " , de polars et de romans anglais ou américains : D.H.Lawrence, Evelyn Waugh, Somerset Maugham, Katherine Mansfield, E.A.Poe, Raymond Chandler, Raymond Carver, Emmett Grogan, …, ceux que j’oublie me le pardonneront certainement : ils sont si nombreux.
L’autre pôle attractif est sans aucun doute le réalisme magique sud-américain et latin en général : je révère Julio Cortázar, José Luis Borges, Gabriel Garcia Marquez et Dino Buzzati en particulier, cette faculté qu’ils ont de faire basculer le réel dans des mondes parallèles, fantastiques, richement baroques, par des manipulations du temps narré malicieuses, subtiles, malines, avec un sens de la belle architecture ; ce genre de fiction où vous vous dites : " Ah, que c’est bien fichu ! Que j’aimerais avoir écrit cela ! " Et, loin de vous déprimer, ça vous stimule, ça vous titille, ça vous donne envie d’écrire. Envie…C’est magique…
Le troisième et dernier aimant si je puis dire, c’est l’écriture de tradition française, emportée, iconoclaste, qui a le sens de la répartie, de la gouaille, un peu cynique, une vue parfaitement lucide – sombre dans certains cas – la complexe simplicité de la vie, qui prend parfois le ton de la chronique ; pas forcément des grands classiques, non. Parfois ce ne sont même pas des auteurs de fiction mais ils peuvent se lire comme tels. Pêle-mêle, sans souci aucun de rigueur chronologique académique, je citerais des gens comme Louis-Ferdinand Céline, Georges Bataille, Michel Houellebecq, Georges Dantec, Jean Giono – quel corps dans ses textes ! – Christian Laborde – bravo pour Flammes, bravo pour le célèbre Os de Dionysos, bravo pour votre émouvante biographie de Claude Nougaro, La Voix royale, de Bernard Lubat, Les Soleils de Bernard Lubat, ça déménage ! Je vous salue au passage ô noble et barbare façonneur occitan de statues verbales primales d’avant les académies – et puis Philippe Meyer, André Vialatte…J’en oublie bien sûr ; une fois de plus, qu’ils me le pardonnent.
Ces influences, elles sont bien sûr inconscientes. Je ne me suis jamais dit : " Tiens, j’aime beaucoup Chandler, je vais m’en inspirer tout en restant moi-même. " Non ; évidemment, cela ne marche pas comme cela. C’est la lecture répétée, continue de ces auteurs qui s’imprime doucement mais sûrement sur votre vie de lecteur, sur votre jardin secret de lecteur, votre inconscient peut-être. Du moins, c’est comme cela que je le ressens.
Voici une nouvelle que je livre à votre attention de lecteur. En espérant qu’elle créera en vous …du plaisir, ce plaisir diffus mais bien réel de se voir, de s’entendre raconter une histoire qui ressemble à la réalité et qui n’y ressemble pas, qui y ressemble un peu mais qui… bon, allez qu’importe !
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Cette nouvelle est déposée légalement à la Société des Gens De Lettres (SGDL), Paris, ainsi qu'à la SABAM (Société de protection des auteurs et compositeurs de Belgique), Bruxelles
COMMENT J'AI COMMENCE A JOUER ET A CHANTER…
Un fan de jazz, de chanson française, un aficionado de Claude Nougaro.
Chanteur/guitariste, né en 1963 à Auch, Gers, France, j’ai vécu une grande partie de mon enfance et de mon adolescence à Toulouse, point commun que je partage avec Claude, ce bon vieux troubadour occitan qui a changé ma vie, ma vie intérieure, la plus importante, par son immense et imprévisible forge de verbes, de mots, d’images qui parlent tous de l’âme humaine, de sa part angélique, de sa part diabolique, souvent dans un seul et même élan, élan vers un absolu sensuel, incarné, suintant par les pores d’une peau de lumière, et non pas vers une abstraction desséchée, mort-née.
J’ai commencé par jouer de la guitare ; la guitare à Dadi, vous savez cette guitare qui vous délie les doigts bien comme il faut mais qui vous laisse malheureusement analphabète lorsqu’il s’agit de jouer de la musique avec les autres – loin de moi l’idée de dénigrer le regretté Marcel qui a tant fait pour rendre la guitare si populaire et si musicale ; mais il faut avouer que les tablatures pour guitare, un saxophoniste ou un pianiste les regarde avec perplexité.
J’écoutais beaucoup de folk,
de rock, de Dylan, de Graeme Allwright, jusqu’au jour où je me trouvai en
camp de vacances pour adolescents et en quête d’identité, faisant du vélo
dans un coin magnifique de Bavière. Nous fîmes une pause dans un petit bled
dont je ne me souviens pas du nom, au bord d’un lac majestueux. Le bled en
question était suffisamment important pour posséder tout de même une boutique
de disques que nous ne manquâmes point de visiter. Feuilletage des rangées
de vinyls – en ce temps-là le vinyl était encore le roi des rayons – visage
encore rouge de l’effort cycliste, plaisir de l’achat à l’étranger qui semble
toujours quelque chose d’exotique, même si ce n’est qu’Outre-Rhin, ce qui
me semblait déjà très loin, moi qui ne voyageait pas énormément. Rayon folk,
rock, bien entendu ; j’avais déjà passé du temps dans la boutique, sélectionné
quelques petites surprises agréables, peu onéreuses lorsque, machinalement,
je me mis à égrainer, je ne sais pourquoi, la rubrique " jazz " ; musique
qui n’évoquait pas grand-chose pour moi sinon les deux ou trois disques
de Sidney Bechet que possédaient mes parents à la maison et qui ne me faisaient
pas spécialement vibrer.
L’égrainement fut rapide,
sommaire, et j’en atteignais la fin lorsqu’une pochette superbe attira mon
œil : c’était un trompettiste, cadré dans une photo de scène en couleur très
feutrée, les yeux cerclés de lunettes un rien excentriques qui ne correspondaient
du reste pas du tout à l’époque à laquelle les disques furent enregistrés
(c’était un double album). Le nom de l’artiste n’évoquait strictement rien
pour moi mais je demandai au propriétaire de la boutique, un vieux baba allemand
dont ce pays a le secret, de m’en passer un extrait. Ce qu’il fit très aimablement.
Et là, les jardins parfumés du roi Chakyar des Mille et Une Nuits, le contact du corps nu d’une femme désirante, les lumières chaudes de la Méditerranée, un foie gras frais sur un toast chaud accompagné d’un Monbazillac, bref, le paradis tel qu’on peut s’en faire une idée lorsqu’on est encore sur terre. Je n’ai sur le coup rien compris à ce qu’il se passait dans cette musique, rien compris sur le plan formel, cela s’entend, rien compris du point de vue du musicien, mais cette émotion ! cette ambiance ! ces couleurs ! J’étais en extase. Non, non, je n’exagère pas, je me souviens très bien que c’est ce que je ressentais alors.
Bien sûr j’achetai le disque et nous poursuivîmes notre itinérance ; je dévalai les grandioses pentes des Alpes autrichiennes avec cette merveilleuse musique dans la tête : le bonheur parfait. Je me dis qu’en rentrant de vacances en France, c’était ça que je voulais faire, c’était cette musique, il faudrait que je la reproduise coûte que coûte sur ma guitare. Je venais d’être piqué par la mouche tsé-tsé du jazz, douce catalepsie, doux sommeil, douces rêveries infinies. Mais que s’était-il passé ? Rien que de très normal : j’avais écouté Round Midnight, Someday My Prince Will Come par le Sextet de Miles Davis avec John Coltrane et Hank Mobley. Dès la rentrée de cette année-là, je répondis à une petit annonce dans un magasin de musique.
Le résultat : deux jours plus tard je débarquai dans la piaule humide de Jean Bardy, contrebassiste et guitariste de jazz, bien connu à l’heure actuelle dans le milieu du jazz parisien – je te salue Jean si par hasard tu tombes sur cette page Internet. Je déballe ma guitare, lui, empoigne la sienne et commence à me jouer des accords dont je n’aurais jamais cru possible qu’on eût pu les jouer sur cet instrument. Mes yeux s’écarquillèrent bien grand, ma mâchoire s’affaissa comme celle du loup de Tex Avery devant une belle femme : sans le savoir, je venais d’entrer dans un monde musical aux possibilités infinies qui me surprend encore et qui me surprendra, j’imagine, jusqu’à la fin de mes jours.
Contact : Olivier UBANELL – 4 rue de Chaumont – 41600 YVOY-LE-MARRON, France
( +33 / (0)2 54 88 19 14 / Mobile: +33 / (0)26 77 46 65 11
X Ecouter "Chanson à Claude (Nougaro)"
X Ecouter "Toi, le Vin et Moi"
è Paroles de "Chanson à Claude"
CV
Né en 1963 à Auch (Gers), France.
Chanteur et guitariste en grande partie autodidacte
1978 : guitariste de formation, étudie l’harmonie jazz avec le contrebassiste
parisien Jean Bardy ;
1982 : commence à se produire en public avec des musiciens montpelliérains
dont Frédéric Monino (basse).
1982-87 : se produit dans la région de Toulouse avec des musiciens locaux dont
Jean-Marc Belkadi (guitare, aujourd’hui professeur au G.I.T. de Los
Angeles), Bertrand Arnaud (saxophone) et Gilles Baissette (piano) ainsi qu’avec le
Big-Band de Castres.
1987-1993 : se perfectionne en suivant des Masters Classes avec des musiciens
américains tels que Joe Diorio, Ron Mc
Clure, Harvie Schwartz, et des musiciens
français comme Gérard Marais et Serge Lazarévitch.
1987-1994 : se produit dans la région de Lille avec des musiciens nordistes et
belges.
Depuis 1995 : se produit dans la région d’Orléans avec divers musiciens du cru
(Jean-Jacques Taïb, Guylène Charmetant, Roland Merle, …), et notamment en duo
avec René Séon.
Depuis 1996 : a suivi des stages de chant avec Cyril Martial, Thierry
Péala, Roger
Letson (stages de
Crest), Viviane Ginapé et Philippe Berthe (ex TSF).
Se produit dans divers lieux de la région Centre et du Lyonnais.
S’est notamment produit dans divers lieux tels que :
…en devenir et en pleine forme….. !